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conscience de croyants

ainsi quand on a vingt-quatre ans et qu’on s’est conduit comme un héros.

— Si je mourais, quelle délivrance, quelle belle fin. Je l’ai sauvé, n’est-ce pas ?

— Qui, sauvé ?

— Mais le Juif qui a perdu Lucette, l’athée qui allait brûler. Le chien que j’aurais voulu tuer, comprenez-vous ? J’ai voulu le tuer, vous m’avez arrêté et je n’ai pas pu le laisser périr. Il est sauvé, n’est-ce pas ?

— Oui, veux-tu le voir ?

— Non, sa figure m’est odieuse, mais vous, allez-y, j’ai sauvé son corps, essayez de sauver son âme de damné athée.

— Et toi, que vas-tu faire ?

— Moi, je voudrais mourir, mais si je n’en meurs pas, j’ai pris une décision, je m’en vais chez les Trappistes. Qu’on m’enterre mort ou que je m’enterre vivant dans un monastère, je serai délivré du cauchemar de la vie.

— Ne te décide pas à la légère, c’est grave, c’est pour toute une vie.