Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
conscience de croyants

monde, a voulu revoir, une dernière fois, les lieux où il a grandi, aimé et espéré.

Timidement, à la porte, il frappe ; une femme vieillie, aux cheveux blanchis par l’inquiétude, vient lui ouvrir la porte.

Personne n’aurait reconnu la belle Célanire d’autrefois dans cette maman que l’inquiétude et le chagrin avaient usée et vieillie.

Irénée est entré. Sans qu’on le lui dise, il comprend que dans cette maison, il y a un deuil.

Le papa, en silence, serre cette main d’homme, cette main dans laquelle il aurait été heureux de mettre celle de son enfant.

Sa voix est basse, sans timbre, pour ainsi dire, quand il demande :

— Veux-tu revoir ta blonde ?

Le malheureux a un moment de stupeur.

— Comment ! Lucette est-elle ici ?

— Mais oui, tu ne savais pas ? Elle est ici, malade, persque mourante, veux-tu la voir ?

— Oui.

Ce n’est plus la belle et vivante jeunesse