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conscience de croyants

C’était août 1925 ; les récoltes étaient belles, les pâturages plantureux respiraient l’abondance. Joseph Dugré caressait l’espérance que l’hiver suivant, il pourrait rester chez lui. Son fils aîné, beau grand « gars » de vingt-deux ans, n’avait jamais fait de chantier. Son père avait toujours préféré s’exposer lui-même aux durs travaux et éviter à son fils les dangers physiques et moraux des « camps ».

Irénée Dugré caressait un rêve. La terre paternelle était grande, on y avait défriché au-delà de deux cents acres, le troupeau de vaches était beau, elles étaient nombreuses, alors Irénée s’était dit que son père pourrait lui en donner quelques unes. En 1924, on avait acheté une terre à quelques arpents de la terre paternelle ; c’était compris que ce serait là l’établissement d’Irénée.

Le jeune homme rêvait d’un nid à lui, son chez soi, pauvre et modeste, avec une compagne aimante et aimée. La compagne était