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Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/33

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conscience de croyants


Et la chanson se continue sur un ton élevé allant toujours en montant. Après le violon, le tambour, la flûte — tous les instruments de musique y passent — vient un moment où tous les assistants chantent à pleine voix et elles sont puissantes nos voix de campagnards canadiens.

Le maître de la maison, à qui on répète ainsi : « Tu n’es pas maître dans ta maison quand nous y sommes » chante avec les autres et peut-être plus fort que les autres.

Puis avec cette autorité du maître que la chanson lui nie, mais que tout le monde lui reconnaît et que tous respectent, Joseph Dugré réclamait le silence pour que tous entendent le récit de l’aïeul : récit du martyr d’un peuple, victime de l’ambition, victime de sa confiance en l’honneur de l’ennemi, victime surtout de la corruption des grands de la terre et des gouvernants de l’époque.

Et le vieillard commençait ainsi son récit :

« Vous savez qu’il y a quelque part dans notre province de Québec, une paroisse qu’on