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conscience de croyants

Ce qui était arrivé encore, c’est que le gouvernement, sans y voir malice, avait consenti à donner permission de surélever les eaux du lac au point dix-sept et demi. Pourquoi ce chiffre plutôt qu’un autre ? Personne n’a pu me le dire.

Ce que tout le monde sait, et ce que même les enfants de St-Méthode et de tout le littoral du Lac St-Jean pourraient vous dire, c’est qu’un beau jour les eaux du lac St-Jean se mirent à monter. La Ticouapé montait et on n’en savait pas la raison.

L’eau inonda d’abord les pointes, puis les pâturages. Irénée constatait que son terrain, si bon, si fertile, souffrait de ce débordement du Lac. Même une saute de vent changeait le niveau des eaux de la rivière.

Le vent du sud-est poussait la vague du lac dans la Ticouapé. L’eau l’élevait plus loin dans les fossés d’égoût, les pâturages devenaient boueux, les foins, les grains jaunissaient, l’inquiétude tenaillait les esprits.