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VI


 
À la fin pourtant tout s’efface :
Les passions parlent en vain,
L’avenir ne garde la trace
Que du sublime et du divin.
Ces hommes sont tels que des cimes
Pleines de trous noirs et d’abîmes,
Volcans éteints, marbrés de feu,
Qui, lorsque nos pas s’en éloignent,
Sous les grands cieux qu’elles rejoignent,
Se dressent, ceintes d’éther bleu.

Ô Lamartine, ainsi, loin du regard profane,
À chaque pas du temps, plus pur, plus diaphane,
Et sur l’horizon te dressant,
Tu resplendis, baigné d’une éternelle aurore !
Et tout ce qui de près blesse notre œil encore
S’en va chaque jour s’effaçant !