Gustave KAHN
Directeur
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Jean MORÉAS
Rédacteur en Chef
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Paul ADAM
Secrétaire de la Rédaction
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Cet in-folio s’imprimait sur trois colonnes, au fond de Vaugirard,
par les soins d’un « vieux communard ami ». Il partit
tout de suite en guerre contre le Décadent. Mais son succès
fut de courte durée. Il n’eut que quatre numéros. Le Décadent
et lui s’étaient du reste porté des coups mortels. Le
Symboliste s’évanouit le premier, mais son rival affaibli
n’eut plus qu’une existence médiocre et une importance relative.
Gustave Kahn allait prendre sa revanche avec la Vogue
qui, sous sa direction, allait devenir l’organe officiel des symbolistes.
9. En attendant, ceux-ci se réfugièrent à la Cravache. Georges Lecomte venait de dénicher ce petit journal dans une cour de la rue d’Aboukir au moment même où l’obscure hebdomadaire se trouvait manquer de rédacteurs. L’imprimeur accepta le concours des symbolistes. Ils purent chaque samedi insérer dans sa feuille leurs vers et leur prose. Ils avaient le droit de remplir à leur convenance les trois premières pages du journal. Quant à la quatrième, ils devaient l’abandonner en entier à certain bulletin financier. Jean Moréas, Gustave Kahn, Retté, Henri de Régnier, Vielé-Griffin, Verlaine, Verhaeren, Huysmans, Hennique, Paul Adam, Félix Fénéon, les frères Rosny, Edmond Couturier, Charles Morice acceptèrent cette combinaison et portèrent, quand ils eurent le temps, celui-ci des poèmes, celui-là des notes d’art, un troisième un chapitre de roman. La rédaction était irrégulière. Il y avait des jours où la copie abondait