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LE SYMBOLISME

lard, Léo d’Orfer. Le 15 novembre 1888, les Écrits pour l’Art organe de ce groupe, publiait un manifeste qui transformait l’école symbolique et harmoniste en groupe philosophico-instrumentiste. Les principaux adeptes étaient : Achille Delaroche, René Ghil, Georges Knopff, Stuart Merrill, Albert Mockel, Albert Saint-Paul, Mario Varvara, Émile Verhaeren, Vincenzo Lombardi. En 1898, étaient membres du groupe : Marcel Batillat, Mary Beer, Alexandre Bourson, Eugenio de Castro, J. Clozel, Henri Corbel, Edmond Cros, Gaston et Jules Couturat, Pierre Devoluy, Auguste Gaud, René Ghil, Georges Knopff, Albert Lantoine, V.-Emm.-C. Lombardi, D. Maysonnier, Paul Page, Jean Philibert, Jacques Renaud, Paul Souchon, Eugène Thébault, Mario Varvara, Franck Vincent et généralement tous les abonnés des Écrits pour l’Art.

Les exagérations du journal le Décadent et la virulence d’une certaine presse qui s’obstinait à traiter les symbolistes de pseudo-décadents sans autre originalité qu’un goût furieux pour les innovations excentriques, amenèrent une scission parmi les symbolistes. Jean Moréas se retira publiquement. Par un manifeste inséré dans le Figaro du 14 septembre 1891, il fondait l’École romane française. Il en était le chef et imposait à ses amis une discipline étroite, afin de maintenir sans alliage les principes de l’école. Maurice du Plessys, Raymond de la Tailhède, Ernest Raynaud et le critique Charles Maurras, furent ses seuls disciples. L’école se déclara fermée à tout néophyte. Moréas se mit en silence à préparer une refonte du Pèlerin passionné et Maurice du Plessys, à parachever son Premier livre pastoral. La firme de l’école était une Minerve. On ne l’accordait qu’après scrupuleux examen aux ouvrages les plus conformes au principe de l’Académie romane, « le principe gréco-latin qui florit aux xie, xiie et xiie siècles avec nos trouvères, au xvie avec Ronsard et son école, au viie avec Racine et Lafontaine [1] ».

  1. Sur ces écoles, cf. Revue encyclopédique, 1898, n° 50, t. III : la