La juxtaposition hétéroclite de substantifs et d’adjectifs,
souvent sans autre lien entre eux qu’une similitude de son,
aboutit à ce petit chef-d’œuvre, Chanson d’automne
[1].
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone…
ou à celui-ci
[2] :
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
O le chant de la pluie !…
Le retour en refrain d’onomatopées ou d’expressions
bizarres dénotent —, le rire dans les Indolents
[3],
— Le rare est le bon. Donc mourons
Comme dans les Décamérons.
Hi, hi, hi, quel amant bizarre !
l’ivresse dans Sur l’herbe
[4].
— Ma llamme… Do, mi, sol, la, si.
— L’abbé ta noirceur se dévoile.
— Que je meure, mesdames, si
Je ne vous décroche une étoile !
— Je voudrais être un petit chien !
— Embrassons nos bergères, l’une
Après l’autre. — Messieurs, eh bien ?
— Do, mi, sol. — Hé ! bonsoir la lune !