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LES MALLARMÉENS

l’amour. Aussitôt il pense à une femme qui ne répond pas à tous ses vœux. Il traduit les impressions diverses que peuvent susciter des amours troublées, élans de joies, satisfactions, inquiétudes, désespoir jusqu’à l’heure de la rupture. Surviennent alors les regrets consécutifs à ces douloureuses séparations. Le poème est composé dans la forme musicale. Il débute par l’indication en prose nombrée du Thème et des Variations. Onze pièces de vers les commentent. Suivent des mélopées. Le poète en précise le sujet par quelques lignes de prose assez semblables aux observations scéniques qui précèdent les actes d’un drame ; 5 poèmes développent ces brèves notations. Ils sont suivis d’un intermède-canevas en prose, sorte de préambule à 15 autres poèmes. Les Voix au parc servent d’enseigne à un nouvel étalage de sensations mélancoliques que le poète condense en 6 poèmes. Les Chansons de la brève démence, qui traduisent le plaisir emporté mais éphémère de la victoire, figurent l’avant-dire de 6 nouveaux poèmes, C’est l’heure des Lieds, des souvenirs, des douleurs lointaines, des pardons fréquents, et de cette philosophie facile, que les poètes déduisent des joies d’amour trop semblables, de quoi résumer le plan de 5 poèmes. Aussitôt le Mémorial, suite des réflexions philosophiques, préface à 4 copieux poèmes. Enfin le Finale, conclusion toujours philosophique sur la douleur de l’homme, martyr de l’amour, qui ne sait pas quand finira son supplice, un prétexte à 12 poèmes, dont l’avant-dernier ne comporte pas moins de 80 vers. Cet enchaînement de poésies n’est bien compris que par les lecteurs qui connaissent la musique, et sans doute la musique savante. Du reste, l’auteur les prévient de ce qu’il va chanter, au moyen d’un petit prospectus en prose imagée. C’est le fil d’Ariane de la partition poétique. Gustave Kahn n’a pas écrit toutes ses œuvres selon ce plan trop voisin de la musique, mais il tient beaucoup à ces préliminaires, aimables politesses au lecteur, auquel on offre ainsi le titre de son plaisir. Le procédé est