Page:Barreau anglais ou choix de Plaidoyers des avocats anglais, tome 3, 1824.djvu/342

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en un champ de bataille : en faisant cette déclaration, nous ne voulons pas rappeler des événemens qui, bien que de nature à couvrir de honte leurs auteurs, pourraient peut-être réveiller dans les esprits de ceux qui en furent ou les instrumens ou les victimes, une animosité que nous voulons étouffer. Nous n’entrerons donc point dans le détail des atrocités et de l’oppression dont a été accablée l’Irlande pendant sa réunion avec l’Angleterre, mais nous justifierons notre intention de nous séparer de ce pays, par des souvenirs historiques qui attestent que durant six cents ans il lui a été impossible de se concilier l’affection du peuple irlandais ; que durant cette époque cinq rebellions ont éclaté pour secouer son joug ; qu’elle a été obligée d’avoir recours à un système de tyrannie inouïe pour se défendre ; qu’elle a brisé tous les liens d’une réunion volontaire, en ôtant le nom même d’indépendance à l’Irlande, par l’intermédiaire d’un parlement corrompu ; que, pour disculper ses mesures, elle a elle-même autorisé les projets des Irlandais-Unis, en déclarant expressément, par la bouche de ses ministres, que « jamais l’Irlande ne pourrait jouir des avantages de sa réunion avec l’Angleterre ; qu’il est nécessaire, lorsqu’un pays est réuni à un autre, que les intérêts du plus faible cèdent aux intérêts du plus fort ; que l’Angleterre a soutenu et encourage les colons anglais dans leur oppression sur les naturels de l’Irlande ; que l’Irlande a été laissée dans un état d’ignorance, de rudesse et de barbarie pire dans ses effets et plus dégradant par sa nature que celui dans lequel on l’avait trouvée six siècles auparavant. » Main-