Page:Barreau anglais ou choix de Plaidoyers des avocats anglais, tome 3, 1824.djvu/351

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du gouvernement, le bon esprit et la discipline de ses troupes, l’ardeur avec laquelle, d’un bout du royaume a l’autre, la fidélité s’est armée pour réprimer les trahisons domestiques et repousser l’ennemi du dehors, s’il était nécessaire, je ne crois pas déraisonnable de concevoir la ferme espérance que la continuation de la même conduite, de la part du gouvernement, et des mêmes efforts de la part du peuple, maintiendront long-temps la nation libre, heureuse et indépendante.

Messieurs, dans les précédens jugemens, les personnes conduites à cette barre, comme impliquées dans cette révolte, appartenaient toutes à des classes différentes et inférieures ; mais, si je suis bien instruit, le prisonnier ici présent n’a point été séduit par d’autres, c’est à lui que tout le complot se rattache, il en est l’origine, l’âme et la vie ; si je ne me trompe, il vous sera démontré que, quelque temps avant les dernières fêtes de Noël, le prisonnier, après avoir visité plusieurs pays étrangers et parcouru la France quelques mois auparavant, rentra dans sa patrie plein de ces hostiles projets que l’on vous a si complètement développés ; il revenait d’un pays dans lequel il avait bien pu apprendre quels sont les effets nécessaires d’une révolution : ainsi donc, s’il s’est rendu coupable d’une trahison, il s’y est embarqué les yeux ouverts et connaissant toutes ses conséquences inévitables ; néanmoins, il persista à fomenter une rébellion, laquelle, je ne crains pas de le dire, est sans exemple dans aucun pays ancien et moderne, elle n’est fondée sur aucun abus existant, sur aucune oppression immédiate ; elle n’a été provoquée ni par notre doux et gracieux souverain, ni par l’administration employée par lui pour exercer son autorité. C’est une rébellion qui se proclame organisée, non pour faire cesser un mal que le peuple ressent actuellement, mais pour faire revivre la mémoire d’injustices qui, si elles ont jamais