Page:Barreau anglais ou choix de Plaidoyers des avocats anglais, tome 3, 1824.djvu/354

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convenait à ses vues : il garda cette habitation jusqu’au commencement de mars.

Aucun de vous, messieurs, n’a oublié le message du roi à la chambre des communes, qui nous apprit qu’une rupture aurait probablement lieu entre l’Angleterre et la France ; c’était dans les premiers jours de mars : cette circonstance était un puissant aiguillon pour la conspiration qui se tramait en ce pays ; en conséquence, le 24 du même mois, ce mémorable dépôt dont on vous a tant parlé fut formé par les conspirateurs ; le bail est daté du 24 mars 1803, et, à la même époque, divers autres dépôts furent établis en la cité pour recevoir des armes et des munitions ; il en est un entre autres qu’il est nécessaire de vous mentionner, c’est celui de Patrick Street, où vous vous rappelez qu’une explosion éclata au mois de juillet.

Ayant ainsi disposé plusieurs maisons dans la cité pour faciliter la conspiration, le prisonnier trouva que sa résidence dans la maison de Palmer à Harold’s Cross était incompatible avec la sphère agrandie dans laquelle il se trouvait, et il alla se loger dans une maison voisine de Rathfarnam dans un lieu appelé Butterfield-Lane ; il paya pour la location de cette maison soixante-une guinées ; il entra en possession le 27 avril, et le bail fut passé le 10 juin ; il prit ce bail sous le nom de Robert Ellis : il conclut cette affaire, paya le prix et signa le contrat du même nom, et, s’il était besoin de circonstances accessoires pour jeter des soupçons sur ce marché, je prouverais que l’un des témoins était un nommé John Dowdall, personnage d’une très-séditieuse renommée ; cet homme, comme son compagnon, changeait aussi quelquefois de nom (et je reconnais sans difficulté qu’il lui était difficile d’en prendre un plus mauvais que le sien) ; mais le procureur qui dressa les actes se trouva par hasard être un compatriote de Dowdall, qui le connaissait