Page:Barreau anglais ou choix de Plaidoyers des avocats anglais, tome 3, 1824.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à l’invasion des Français, il croit qu’elle n’aura pas lieu, et que leur plan est de fatiguer l’Angleterre par les dépenses de continuels préparatifs. »

Je vais maintenant vous faire connaître quelques extraits d’un écrit trouvé sur une chaise, près du prisonnier, au moment où on l’arrêta ; cet écrit paraît avoir été dicté par le désir d’arrêter l’administration de la justice et de détourner le gouvernement de cette marche ferme quoique modérée qu’il a adoptée. Messieurs, il n’est âme si endurcie, il n’est cœur si corrompu qui n’éprouve, même au sein du crime, quelques remords passagers, le prisonnier en a ressenti ; il apprit que certaines personnes avaient été saisies, et qu’une commission était nommée pour les juger ; il s’attendait à voir condamner à mort les malheureux qu’il avait contribué à séduire : trompé dans l’espoir d’intimider le gouvernement par des proclamations et de l’empêcher d’organiser ses cours martiales, il résolut de tenter un autre moyen pour suspendre le cours ordinaire de la loi ; il fit une adresse au gouvernement, laquelle commence ainsi : « Il peut paraître étrange qu’une personne s’avouant l’ennemi du gouvernement établi, et engagée dans une conspiration pour le renverser, s’ingère de lui donner des conseils sur la conduite qu’il doit tenir, et ose espérer qu’un avis émané de lui puisse être écouté avec quelqu’attention. »

Il continue en établissant que l’auteur de l’écrit, « en sa qualité d’homme, prend aux événemens présens le même intérêt que toute personne douée d’un sentiment de pitié, et que, comme Irlandais, ils le touchent pour le moins autant que la partie anglaise de l’administration. »

Ici, permettez-moi de faire observer que, dans toutes leurs proclamations, les conspirateurs s’efforcent d’établir une odieuse distinction entre les Anglais qui soutiennent en ce pays l’administration, et ceux d’entre les Irlandais qui