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Page:Barrière-Flavy - Etude sur les sépultures barbares du Midi et de l'Ouest de la France, Privat, 1893.pdf/79

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étude sur les sépultures barbares

carrée avec une ornementation et un développement considérable, reproduisant avec plus d’analogie les spécimens anglo-saxons[1]. »

Qu’elles soient de grande taille ou de petite dimension, riches ou sobres de dessins, les fibules à tête carrée que nous connaissons dans le Midi présentent une similitude étonnante avec les pièces de même style publiées par M. de Baye dans son Industrie longobarde[2]. La remarquable broche recueillie à Herpes[3], dont la configuration rappelle les fibules à inscriptions de Charnay et de Wittislingen, se rapproche pourtant d’une manière étrange de celle que M. de Baye fait connaître et qui provient de Ragley-Park (Warwickshire)[4]· Ce savant antiquaire énumère un certain nombre de ces fibules rencontrées en Angleterre et qui sont toutes d’un puissant intérêt au point de vue de l’ornementation.

Si nous en croyons un érudit archéologue anglais, M. Wylie, ce genre de fibule indiquerait la dignité militaire du défunt ou encore le rang élevé qu’il occupait dans la société de l’époque[5].

Plusieurs fibules provenant du cimetière d’Herpes sont absolument identiques à certaines broches trouvées en Angleterre et conservées au British Museum[6]. Deux d’entr’elles, recueillies pourtant dans des contrées bien distinctes, paraissent sorties du même moule. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces objets en nous occupant des cimetières de la Charente.

Fibules à tête semi-circulaire. - Les fibules à tête semi-circulaire chargée de rayons en nombre impair sont assurément les plus communes ; elles se retrouvent à peu près dans toutes les sépultures de l’époque des invasions. Il faut établir une exception pour l’Angleterre où ces bijoux, très rares, sont considérés par les savants anglais comme des importations, ainsi que nous l’avons dit plus haut.

Les types les plus variés nous sont fournis par les cimetières du Midi et de l’Ouest, et on peut dire que cette série forme un sujet d’étude extrêmement complet et curieux.

Trois, cinq ou sept rayons, parfois unis, souvent ornés d’un œil de grenat ou de verroterie rouge, émergent en éventail du demi-cercle formant la tête de la fibule, qui est lui-même couvert de guillochis aux formes tantôt arrondies, tantôt brusquement coupées en angles droits ou aigus. Les dessins diffèrent à chaque fibule : l’une possède un tracé en damier, l’autre en volutes ; quelques-uns de ceux-ci sont d’une combinaison fort compliquée et produisent un effet saisissant.

  1. J. de Baye, Industrie anglo-saxonne, p.53.
  2. Ibid., pl.VII.
  3. Ph. Delamain, Le cimetière d’Herpes, pl.XIII, f.83.
  4. J. de Baye, Industrie anglo-saxonne, p.55, fig.11.
  5. Wylie, Fairford graves, p.23.
  6. J. de Baye, Industrie anglo-saxonne, pl.VII. - Ph. Delamain, Le cimetière d’Herpes, pl.XIV, fig.87-89.