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acte i, scène iv.

mais si, au contraire, M. le poète, le rêveur résiste, s’il refuse son bonheur, tant pis pour lui ! qu’il aille au diable !…


Scène IV.

DURANDIN, RODOLPHE, entrant par le fond à gauche ; mise négligée, excentrique.
Rodolphe, du fond.

Est-ce que c’est pour cela que vous me faites venir, mon oncle ?

Durandin.

Ah ! te voilà, cerveau brûlé ?

Rodolphe, avec gaîté.

Bonjour, mon oncle Million ; vous êtes de mauvaise humeur, je vais vous dire un sonnet…gaillard, ça vous déri… dera…

Durandin.

Veux-tu parler raison une minute ?

Rodolphe.

Une minute ? volontiers, mon oncle, mais pas davantage, entendez-vous bien ? La minute est écoulée, parlons d’autre chose.

Durandin.

C’est un parti pris, n’est-ce pas ? tu ne veux rien entendre.

Rodolphe.

Mon oncle, je n’entends rien aux affaires ; faites-en, vous, faites-en beaucoup… je ne vous en empêche pas.

Durandin.

En vérité ? et tu feras, toi, des odes à la lune, n’est-ce pas ? et tu maudiras le siècle égoïste qui refusera de te nourrir à ne rien faire.

Rodolphe.

Erreur, mon oncle, grave erreur ! Je ne m’asseois