prend des lettres dans un tiroir.) Puisque je suis en train d’oublier, j’ai bien envie… mais avant. (S’asseyant près de la cheminée.) relisons une dernière fois ces lettres brûlantes… (Lisant.) « Je vais dîner chez ma tante ; comme il pleuvra peut-être ce soir, je ne rentrerai que demain matin. » Très-bien, je la connais sa tante, c’était mon cousin. En voici une autre. « J’ai pris l’argent qui était dans la tabatière pour aller acheter des bottines vertes. » Ces bottines-là ont dansé bien des contre-danses où je ne faisais pas vis-à-vis. (D’un ton railleur.) Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse, à la poste !… (Il les jette au feu.) Tant pis, quand j’ai froid, je me brûlerais une jambe pour me chauffer l’autre.
Ô petite Mimi ! joie de ma maison, c’est donc bien vrai que vous êtes partie et que je ne vous reverrai plus ? Ô petites mains blanches aux veines bleues, vous à qui j’avais fiancé mes lèvres ! avez-vous donc reçu mon dernier baiser ?… (En ce moment on entend dans l’escalier une voix qui chante : )
Réveillez-vous, ma mie Jeannette,
Et mettez vos plus beaux habits.
C’est la chanson de Mimi.
Oui ; mais c’est la voix de Musette…
Scène III.
Soyons fier et dédaigneux !…