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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/136

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la vie de bohême

Marcel.

C’était ?…

Musette.

Tiens, parlons politique…

Marcel.

Eh bien ?

Musette, tout bas.

C’était la clef de mon boudoir, et comme je le suppliais de me la rendre : Mademoiselle, me répondit-il, je la rendrai, mais à la serrure.

Marcel, remontant.

Tiens, va-t’en.

Musette, partant d’un grand éclat de rire.

Ah bah ! c’était un Espagnol, et je ne connaissais pas l’Espagne.

Marcel.

Je te le disais bien que tu avais pris par les Pyrénées !… (Il s’assied.)

Musette.

Que veux-tu ? mon existence folle est une chanson, chacun de mes amours en est un couplet… mais c’est toi qui en est le refrain…

Elle l’enlace dans ses bras.
Air : Venise est encor au bal.

Souvenirs des anciens jours,
Rappelez-lui ma tendresse !
Les infidèles amours
Sont les plus charmans toujours.
Comme un démon tentateur,
L’orgueil a séduit mon cœur…
Mais le vrai, le seul bonheur,
La seule richesse,
C’est l’amour dans la gaîté,
C’est la vie aventureuse
Et c’est notre liberté
Toujours si joyeuse.

(Elle force Marcel à l’embrasser. Rodolphe rentre et descend la scène d’un air pensif.)