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la vie de bohême.

Durandin, à voix basse, à Rodolphe et à Mme de Rouvre.

Eh bien !… voyons… elle est en danger, dites-vous ?

Rodolphe.

Elle est mourante, monsieur !

Durandin.

Je vais la sauver… (Il pose sa canne et son chapeau, et s’approchant du fauteuil.) Mlle Mimi, c’était une épreuve ; c’est fini… (Il prend la main de Rodolphe et celle de Mimi.) Je vous le donne !… (Mimi pousse un long soupir et ne répond pas ; musique à l’orchestre.) Vous l’aimez et il vous aime, vous êtes bonne et il sera riche ; soyez heureuse… Allons, levez-vous et embrassez-moi…

Moment de silence ; Musette, qui est penchée vers Mimi, se relève tout à coup, pousse un grand cri et tombe à genoux. Tout le monde entoure Mimi ; Durandin, après un mouvement, lâche la main de Mimi qui tombe inerte.
Durandin.

Ah ! mon Dieu !

Rodolphe.

Ah !… (Il s’agenouille près de Mimi.)

Schaunard, ouvrant la porte brusquement et apportant à Durandin sa canne et son chapeau.

Une comédie !… Eh bien ! monsieur ! la pièce est finie ; on va éteindre.

Musette.

Adieu, Mimi.

Rodolphe, se relevant et sanglotant.

Ô ma jeunesse ! c’est vous qu’on enterre.

FIN.