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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/40

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la vie de bohême

Musette.

Non ! non ! c’est fini !

Rodolphe, s’asseyant.

Et Marcel ?

Musette.

Je l’aime plus que jamais… Et la preuve… (Montrant un petit coffre qui est sur une table à droite.) Voilà ses lettres… C’est même la seule chose que j’aie emportée dans ma fuite.

Rodolphe, se levant.

Vous nous revenez donc ?

Musette.

Oui, décidément je veux manger encore avec vous le pain bénit de la gaîté !

Air d’une polka.

C’en est fait, j’oublie
Ma brillante vie,
Et je répudie
Mes nobles amours ;
Oui, je vous dis adieu pour toujours,
Diamans et cachemires !
À toi, Marcel, mes seules amours,
Et caresses, et sourires !
C’en est fait j’oublie, etc.

Rodolphe.

Enfin, elle oublie
Sa brillante vie !
Elle répudie
Ses nobles amours !

Rodolphe.

Ah ! vous me rendez bien heureux, allez, Musette… Mais si vous retrouvez Marcel, s’il oublie le passé… Il faut à l’avenir ne plus lui déchirer le cœur avec vos petits ongles roses.

Musette.

Je les couperai bien courts…

Elle passe à gauche.