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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/57

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acte ii, scene xiii.

Marcel, lui donnant de l’argent.

Les voilà !

Rodolphe.

Je suis à toi !…

Il va au fond, en dehors, et sonne à tour de bras.
Mimi.

Je suis folle !… mais je crois toujours le voir ou l’entendre…

Baptiste, entrant à gauche.

Me voilà, monsieur…

Rodolphe.

C’est heureux !

Baptiste.

J’étais en face, je compulsais… Tiens, M. Marcel !…

Rodolphe, lui donnant l’argent.

C’est bon… va-t’en et apporte ici de la nourriture pour cinq francs… (Baptiste sort.)

Marcel.

Tu n’as donc pas dîné ?

Rodolphe.

J’ai failli dîner… j’ai été sur le bord d’un potage, mais la police est venue le renverser… (On entend sonner une demie.) Et ce pauvre Schaunard, quand je pense qu’à l’heure qu’il est, il a onze heures de cabriolet…

Il va s’asseoir dans le fauteuil.
Marcel.

Ah ! qu’est-ce que c’est que ça !… autrefois j’ai eu quinze jours de bateau à vapeur… du reste, s’il avait l’idée de venir, je le tirerais d’embarras…

Rodolphe.

Tu es donc millionnaire ?

Marcel.

À peu près, j’ai deux mille francs de placés… là, dans ma malle… deux mille francs d’Auvergnats…