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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/68

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la vie de bohême

Mimi.

Ah ! laisse donc, quand je viens te voir, je ne fais rien du tout ! je travaille bien plus que ça dans notre petite chambre.

Musette.

Tu te tueras ; tu n’es pas déjà si bien portante, et depuis que je te connais, je ne t’ai pas vue te reposer un jour.

Mimi.

Dame, Rodolphe n’est pas riche.

Musette, se levant.

Et pourquoi n’est-il pas riche ? C’est bête les hommes qui n’ont pas le sou.

Mimi, se levant aussi.

Ah ! Musette !

Musette.

C’est vrai, ça ; avec eux, il faut toujours compter.

Mimi.

Il me semblait pourtant que vous ne comptiez guère.

Musette.

Tu crois ça ? Eh bien ! ma petite, depuis la naissance des deux mille livres que tu sais, nous avons vécu comme des pingres.

Mimi.

Vous avec un domestique ?

Musette.

Baptiste ?… Est-ce que c’est un domestique sérieux ? Il n’est bon à rien ; il n’a pas même… (Étourdiment.) l’intelligence des billets doux.

Mimi, étonnée.

Comment ?

Musette.

Rien, je te conterai ça.

Mimi.

Dis donc, Musette, tu te souviens le lendemain du