Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/183

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calices gonflés, prêts à s’ouvrir, ondoyant en buées de chaleur…

Il se passa la main sur les yeux, pour dissiper ces vertiges.

— Qu’avez-vous ?

— Ce n’est rien.

Il se leva, inquiet… Mais, dans le même temps, Laure fut debout très adroitement, comme si l’entretien avait assez duré. Cependant elle n’avait pu réprimer une exclamation légère.

— Je vous ai fait peur ?

— Non, non… j’ai cru que vous alliez vous jeter à mes pieds comme au théâtre.

— Laure !… à la vérité, je n’ai pas osé… Et maintenant il est trop tard. Vous ne me le pardonneriez plus, puisque nous en parlons.


La petite minute dangereuse était passée.

Cependant Laure avait pris sur le dessus du piano un revolver-bijou à la crosse de nacre incrustée d’or. Elle s’en amusait et badinait.

— Je me serais défendue, dit-elle en riant. Elle tira la baguette, mira la charge.

— Ne jouez pas avec cela, petite fille.