Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jusqu’au bout, jusqu’à l’irréparable, et nous river à la même chaîne !…

— Ah ! si tu avais fait cela !…

— Un mariage à la dynamite, risqua Brandal.

— Il me semble qu’alors je t’aurais aimée, Mariette… que je n’aurais pas pu faire autrement.

— Je ne l’ai pas voulu ; je n’ai pas voulu t’attacher à moi par cette sorcellerie ; je t’ai voulu libre et confiant. Attends, attends, demain tu m’aimeras, m’ami…

— Le beau jour de demain qu’apportera-t-il ?

Robert se tut.

Il avait moins de rancune contre Mariette que contre lui-même. Elle avait obéi à son instinct de femme ; elle était venue à lui pour le neutraliser ; il ne s’était pas défendu. À quoi bon récriminer ensuite ?

Et il se mortifiait.

Était-il donc vrai — pouvait-il être vrai — que cette impatience et cette exaltation, cette fièvre de la mort qui l’avait possédé, tout cela fût fini, tombé, éteint comme le feu vengeur qu’on allait jeter à la Seine ? pourquoi