Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/272

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à côté de ces fêtes solennelles, où le sentiment moderne s’élève à la notion du divin mystère de l’Impersonnalité et à la communion universelle des esprits, il faudrait noter les adorations chuchotantes, classer les chapelles où s’exalte la ferveur des initiés, dire ces coteries d’art, ces foyers, ces conservatoires fédérés autour des grands concerts…

—  Un culte puissant, voulez-vous dire, que celui qui trouve dans tous les salons un sanctuaire et un autel  ?

—  Ne raillez pas. La portée sociale de votre art est certaine. À travers Wagner, Berlioz, Bizet, Verdi, en Mozart, en Beethoven, des foules se seront connues et rapprochées dans l’ivresse des initiations orphiques  ; elles auront subi les mêmes émotions  ; la grâce unique aura passé sur elles et les aura pénétrées.

—  « L’Ode à la joie  » semble écrite à l’appui de ce que vous avancez, remarqua M. Vignon.

Et il cita  :

« Un pouvoir magique rassemble alors ceux que le monde et le rang séparent…

« À l’ombre d’une aile si douce, tous les hommes se sentent frères…