Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/84

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page et en troisième ; des reporters matineux iraient interviewer Zola et Jules Simon. Et puis ? Après la peur, la réaction féroce ; et au nom de la propriété, vous auriez contre vous tous les concierges. Rappelez-vous les journées de juin, la Commune, cela valait bien, comme éclat, un quintal de dynamite…

— Mais quand nous n’arriverions qu’à faire discuter nos idées, objecta Brandal, et à préciser un état de révolte très différent de ceux que vous rappelez, ne croyez-vous pas que cela serait suffisant à légitimer tous les sacrifices ?

— Oui, mettons que ce soit seulement la foi qui me manque. Vous êtes persuadés que votre formule sauvera le monde ; mais le monde ne veut pas être sauvé ; et fatalement vous êtes amenés à le convertir de force… au nom de la liberté. Je comprends bien : cela est très mystique. Oui, les fins dernières de l’humanité vous préoccupent trop. Pour vous affranchir du monde et de ses contradictions, vous avez quitté le terrain réel, vous avez glissé sur la pente religieuse.

— Que dites-vous là ? Nous sommes des antireligieux.