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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/123

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tablier que dans son chapeau, ainsi que dans sa veste.

Sur les trois heures vinrent deux compagnies de gardes-françaises du quartier de l’Hôtel-de-Ville, avec beaucoup de citoyens à leur tête ; ils entrèrent par les cours de l’arsenal, le long du quai. Ils se mirent en deux lignes et je vis avec plaisir les sergents eux-mêmes faire commencer le feu de file. Ils défilaient à mesure dessous la porte Rouge et venaient se placer dans la salle d’armes. Deux pièces de canon les suivirent ; alors tous les citoyens se mirent à les manœuvrer. Les enfants apportaient les boulets ; les femmes apportaient la poudre sur des petites voitures à bras. Toutes ces choses de première nécessité furent apportées aux militaires, comme je viens de le dire, par les femmes et les enfants.

Ce fut à ce moment que l’on aperçut sur le haut des tours un mouchoir blanc en forme de drapeau au bout d’une baïonnette et agité par un invalide.

Je fus un instant prêt à croire que le fort se rendait, mais point du tout, c’était une trahison de plus car, au moment où le peuple fut pour s’avancer vers le pont-levis, alors une décharge terrible partit du haut des tours et des créneaux où étaient les