Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/146

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car aucun de nous ne fut incommodé ; et deux heures après je leur dis : La méfiance est la mère de la sûreté… Quant actuellement, vous pouvez vous retirer.

Ils nous questionnaient sur les intentions de l’armée parisienne et sur notre nombre ; je leur répondis que nous étions quatre mille, en bataille dans les avenues de Paris, et prêts à marcher au premier coup de fusil ; que l’autre avant-garde était composée de cinq mille hommes en bataille, avec huit pièces de canon, sur l’autre route. Mais, à la vérité, nous étions, en comptant sentinelles et poste d’avancée, tout au plus cent vingt-cinq personnes, et encore parce qu’il s’était joint à nous plusieurs bons citoyens qui étaient arrivés dans la journée.

Sur les dix heures du soir, on nous rapporta que tous les gardes du corps étaient retirés dans l’Orangerie et qu’il fallait y aller. Je dis à Hullin : Ne donnons pas dans ce piège ; nous ne sommes point venus ici pour faire la guerre, mais pour demander du pain ; nous occupons un poste important, ne le quittons point.

Plusieurs officiers de Versailles nous dirent que tout était calme et qu’il ne fallait pas rester à l’injure du temps, que nous pouvions rentrer dans les