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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/175

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ment. Ce jeune homme me disait que si les Brigands l’attrapaient ils le couperaient par morceaux. Par des renseignements recueillis dans le pays et de la bouche de ses parents propres, j’ai su que le père de ce soldat avait débauché plus de 400 hommes, tous ouvriers qu’il occupait, et qu’il les avait entraînés du côté des Brigands — mais son fils marchait avec nous.

Je reviens à l’attaque : comme nous dépassions le coin du mur, je vis les Brigands rangés par pelotons pour soutenir trois pièces de canon qui crachaient un feu continuel sur trente hommes que j’avais fait passer du côté du grand chemin, en leur recommandant de se mettre à l’abri derrière de très gros chênes et en file, afin de protéger mon attaque. Je savais que ma gendarmerie ne devait pas tarder à venir par ma droite et, en effet, je vis bientôt arriver vis-à-vis de moi deux cents hommes qui ouvrirent un feu terrible sur les Brigands ; ceux-ci allaient donc être pris par tous les coins. À ce moment, je me retourne et je vois derrière moi un bataillon indécis. Allons, mes amis, leur dis-je, secondez-moi et, dans trois minutes, nous allons les prendre tous avec leurs canons. Les soldats qui marchaient en tête de ce bataillon crièrent : « Allons-y ! commande-nous, car nos