reurs afin de fouiller tous les alentours. Il y marcha lui-même à la tête de la cavalerie.
Un quart d’heure après, les Brigands nous attaquaient par un feu terrible : aucun coup de canon ni de fusil ne partait des hauteurs voisines ; ils venaient tous du bas de la montagne. Je vis bien que nous avions été trompés et qu’il n’était pas possible que six cents hommes fissent un feu si soutenu. La colonne avait avec elle six pièces de quatre : je les fis placer deux sur le grand chemin, deux sur la droite, les deux autres sur la gauche ; sur-le-champ j’envoyai au général un officier de ma gendarmerie pour lui dire de se retirer : ce qu’il fit. Je déployai aussitôt deux bataillons à qui j’ordonnai le feu de file ; ma gendarmerie occupait la droite ; en même temps, les batteries donnèrent. Les boulets de l’ennemi passaient par-dessus nos têtes ; le feu de nos six pièces était si bien servi que l’on aurait fait lecture d’une lettre. J’étais au milieu des pièces.
Un de mes braves canonniers fut frappé d’un boulet qui lui emporta la cuisse : il mourut sur le champ de bataille en criant : Vive la République ! Plusieurs dragons furent tués par une autre décharge. Le général vint à moi et me dit : « Mon ami Rossignol, on nous a trahis, je suis déshono-