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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/292

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Les femmes et les enfants portaient des cartouches et des vivres aux braves volontaires et gardes nationales sur les remparts. Plusieurs de ces braves gens y furent tués[1].

    été blessé sur nos remparts le 13 de ce mois ; il est du 8e régiment d’artillerie, et se nomme Louis Louesdon. Je t’ai expliqué, il y a deux jours, avec quel sang-froid il avait vu séparer son poignet de l’avant-bras droit ; et sans être étourdi par le vin, avec quel enthousiasme il avait crié après l’amputation : vive la nation ! vive la République ! Voyant emporter sa main, il pria de la porter à son canon et de l’envoyer aux bougres de Brigands.

    Le républicain Lachèse, chirurgien aide-major, a été l’opérateur ; tous les chirurgiens et plusieurs militaires blessés, témoins de son courage et de son vrai patriotisme, attesteront, comme moi, ce que tu viens de lire.

    Je t’embrasse avec fraternité, et suis ton concitoyen,

    G. Lachèse,
    chirurgien-élève.

    P.-S. — Le brave dont il est question va bien ; le plaisir qu’il a éprouvé d’apprendre la défaite des Brigands ne contribuera pas peu à sa prompte guérison. (Archives départementales du Maine-et-Loire.)

  1. CONVENTION NATIONALE : Extrait de la séance du 16 frimaire an II.

    On lit la lettre suivante :

    Rossignol, général en chef, au ministre de la guerre.
    Angers, le 15 frimaire l’an 2e.

    Je t’écris à la hâte, citoyen, pour t’informer de notre situation. Notre armée de Rennes se portait sur Angers pour venir au secours de cette ville menacée par les rebelles. La nouvelle de l’attaque de cette ville a ranimé le zèle de nos soldats républicains, et après vingt heures de marche sans relâche, l’armée est entrée dans Angers. Les rebelles, après quarante-huit heures de siège, ont abandonné la place, en laissant le champ de bataille couvert de morts. Nous nous occupons dans l’instant de prendre des mesures pour les poursuivre, les exterminer et défendre le passage de la Loire.