Aller au contenu

Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/323

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’ai jamais écrit qu’une seule lettre où il fût question de lui : j’y réfutais une accusation qu’il avait dirigée contre moi et, pour qu’il n’en ignorât pas, je le prévins lui-même en lui envoyant copie de cette lettre. Cette lettre est insérée en entier dans le Journal de la Montagne. Qu’on la lise, et on aura une idée de ton imposture. Depuis cette époque, je n’ai eu aucune relation avec Philippeaux et je n’ai eu connaissance de son procès qu’en apprenant sa mort et celle de quelques autres hommes qui périrent avec lui ; mais ceux-là m’étaient chers : je les avais toujours vus combattre aux postes les plus périlleux de la Révolution, en faveur du peuple et de la liberté. Toi, Bourdon, tu les poursuivis jusqu’à l’échafaud avec la lâcheté dont ton âme atroce était capable.

J’ai, dis-tu, fait périr quarante mille républicains. Je te mets au défi de produire une seule preuve de cette épouvantable invention. Cite donc, misérable ! cite le jour, le lieu, l’affaire où un seul républicain soit mort par ma faute. Ah ! sans doute, j’en ai vu tomber à mes côtés : c’est le sort des combats ; et malheureusement, les victoires les plus complètes, les plus glorieuses, sont au prix du sang des soldats… mais je partageais le danger, j’affrontais la mort avec ceux qu’elle