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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/336

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leur ont fait perdre, — qu’ils se rallient enfin aux républicains, pour ne plus former qu’une seule et même famille unie par les liens indissolubles de la Liberté et de l’Égalité ! c’est là le plus ardent et le plus sincère de mes vœux.

Alors j’oublierai mes persécutions et mes tourments ; j’oublierai même que le plus ardent des chefs de la Vendée, l’ennemi déclaré de la République, le plus valeureux champion de la Royauté, que Charette enfin, ce chef des Brigands, obtint à Nantes les honneurs du triomphe[1], tandis que depuis un an je languis dans un cachot, victime de l’arbitraire le plus odieux, sans qu’on ait encore produit aucun fait contre moi, sans qu’on puisse, je le dis sans crainte, en produire qui prouvent que j’aie cessé un moment d’être républicain et, à ce titre, de mériter l’honneur, sinon de commander, au moins de partager le succès des armes de la République !

  1. Pache et Rossignol furent envoyés au château de Ham. Et il était certes bien naturel que la politique qui avait conduit Charette à Nantes en triomphe jetât Rossignol dans les fers. (Louis Blanc : Hist, de la Rév., t. XI, p. 451.)