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Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/342

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Que répondre à Bourdon de l’Oise  ? Ce Bourdon est si accoutumé à mentir que je suis maintenant tenté de croire qu’avant de débiter un mensonge il se persuade à lui-même que c’est une importante vérité qu’il va proclamer.

Quant à ce qui le regarde, je n’ajouterai rien ; mais pour l’invraisemblable fait dont il est ici question je dirai qu’en effet, le 3 brumaire, Bourdon arrivait de Chartres, où, par un abus criminel de ses pouvoirs, il s’était fait apporter chez lui par le très complaisant accusateur Durand, ainsi que ce dernier nous l’a déclaré lui-même, les cartons renfermant les pièces du procès qui m’était intenté ; qu’il a dû se convaincre et qu’il s’est en effet convaincu par ses propres yeux que le fait dont il a eu l’audace de m’accuser ne reposait sur rien, et que, de ma vie, je ne suis entré dans la commune où on prétend qu’il a eu lieu.

Si le délit, dont Bourdon a eu l’audace de me charger, eût été commis par moi, le tribunal n’en aurait pas demandé plus pour dresser mon acte d’accusation ; or le tribunal a déclaré ne pouvoir pas dresser contre moi un acte d’accusation,

    loignes de toutes les fonctions les aristocrates et leurs lâches partisans, amis naturels et inséparables de Charette et de ses bandes. (N. de l’A.)