Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/72

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tranquille, je vous promets que vous irez voir vos parents. » Et il s’en fut.

Il y avait encore un mois jusqu’au départ des semestres. J’enseignai alors à tirer des armes ; je ramassai l’argent de tous mes écoliers ; j’avais une vingtaine d’écus ; c’était beaucoup pour un simple soldat. On me délivra au temps dit ma cartouche et partis un des premiers de la compagnie.

J’arrivai à Paris au milieu de ma famille qui ne m’attendait pas, et je fus assez bien reçu. Pendant plusieurs jours j’allai voir mes parents ainsi que mes amis qui étaient tous des ouvriers de mon état. Je commençais à m’ennuyer et je pris le parti de chercher de l’ouvrage. J’allai chez un nommé Pagnon avec plusieurs de mes camarades.

J’eus pendant mon semestre plusieurs disputes avec des militaires. Je tirai l’épée sept fois : une surtout était remarquable. Ce fut dans le Bois de Boulogne que la scène se passa.

J’allai un beau jour à Passy, de là à Saint-Cloud, avec mon frère et un de mes amis appelé Fontaine, orfèvre, et depuis la Révolution officier dans l’artillerie, homme très brave, bon patriote, mais selon moi un peu exalté. Mon frère devait se marier et j’allais pour voir sa prétendue,