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Page:Barruel - Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1803, t1.djvu/25

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rappelleront le règne des fatales lanternes, de la vorace guillotine, des bandits assassins et des législateurs bourreaux.

Ces détails humilians pour la nature et flétrissans pour l’ame, n’entrent point dans l’objet de ces Mémoires. Ce que j’aurai à dire plus spécialement, ce n’est point ce qu’ont fait les légions infernales des Marat, des Robespierre, des Sieyes, des Philippe d’Orléans, ce sont les conspirations et les systêmes, les écoles, les maîtres ; c’est tout ce qui a fait les Sieyes, les Philippe, les Condorcet, les Péthion, et qui prépare encore à chaque peuple de nouveaux Marats y de nouveaux Robespierres. Ce que je me propose y c’est que la secte des Jacobins et ses conspirations connues, ses forfaits n’aient plus rien d’étonnant ; que la facilité à répandre le sang, que ses impiétés contre l’autel, et ses frénétiques fureurs contre le trône, et ses atrocités contre les citoyens, soient aussi naturelles que les ravages de la peste, afin que désormais les peuples n’aient pas moins d’attention à se préserver de l’une que de l’autre.

C’est pour atteindre cet objet important que j’ai dirigé mes recherches sur la secte et ses chefs, son origine, ses projets, ses complots, ses moyens, ses progrès, sur tout ce qu’elle a fait pour arriver à la Révolution, bien plus que sur les détails mêmes de la Révolution.

Le résultat de ces recherches et de toutes les preuves que j’ai puisées, sur-tout dans les archives des Jacobins et de leurs premiers maî-