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Page:Barruel - Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1803, t1.djvu/57

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de l’Impiété. Chap. II.

étoit nécessaire. On n’a jamais prétendu éclairer les cordonniers et les servantes ; c’est le partage des Apôtres (2 Sept. 1768) ou bien encore lorsqu’il écrivoit à Diderot, « quelque parti que vous preniez, je vous recommande l’infâme, (la religion du Christ), il faut la détruire chez les honnêtes gens, et la laisser à la canaille pour qui elle est faite » (25 Sept. 1762) ; ou bien enfin quand il écrivoit à Damilaville, « je vous assure que dans peu il n’y aura que la canaille sous les étendards de nos ennemis, et nous ne voulons de cette canaille ni pour partisans, ni pour adversaires. » (An 1765.)

Mais Voltaire, dans le désespoir d’un plus ample succès, exceptoit aussi quelquefois le Clergé et la grand’chambre du Parlement. Nous verrons dans la suite de ces mémoires, le zèle des conjurés s’étendre sur cette canaille même, le serment d’écraser Jesus-Christ, propager leurs complots et leur activité, du palais des Rois jusqu’aux chaumières.


CHAPITRE II

Secret et union des Conjurés.


Nom de guerre des ConjurésIl suffit rarement à des conjurés de cacher l’objet général de leur conspiration sous des formules dont ils ont seuls le sens, ou sous un mot du guet convenu parmi eux. Ils ont aussi leur manière spéciale de se désigner les uns aux autres, sous des noms différens de ceux auxquels le public pourroit les reconnoître. Ils ont soin de tenir secrète leur correspondance ; et s’ils craignent de la voir interceptée, c’est alors sur-tout qu’ils usent de ces précautions pour ne compromettre ni leur nom ni l’objet de leur complot.

Voltaire et d’Alembert ne négligèrent aucun de ces moyens. Dans leur correspondance, Duluc