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Page:Barruel - Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1803, t1.djvu/86

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58 Conspiration des Sophistes que leurs prédécesseurs avoient eus pour là religion. Quelque éloge que l’on doive au tra- vail de M. Bergier , et à quelques autres parties de cet ouvrage , la nouvelle Encyclopédie n’en devint pas moins , à plus juste titre encore que la première , le dépôt des sophismes et des principes antireligieux. Les Sophistes du moment y consommèrent les intentions et les projets de d’Alembert et de Diderot , relativement à ce premier moyen des conjurés antichrétiens.

CHAPITRE V.

Second moyen des Conjurés. Extinction des Jésuites.

L’hypocrisie de d’Alembert et de Voltaire avoit triomphé de tous les obstacles. Ils avoient si bien su présenter les ennemis de l’Encyclopédie comme autant de barbares et de fanatiques ennemis de toutes les sciences ; ils avoient trouvé successivement dans les ministres d’Argenson , Choiseal et Malesherbes , des protec- teurs si puissans , que toute l’opposition du Grand-Dauphin , du Clergé et des écrivains religieux , n’empêchèrent pas que ce dépôt de toute impiété ne fût regardé comme un ouvrage désormais nécessaire. Il étoit devenu en quelque sorte le fondement de toutes les bibliothèques publiques et particulières , soit en France , soit même dans tous les pays étrangers. C’étoit par- tout le livre à consulter sur toute sorte d’objets. C’était bien plus spécialement encore le livre oii toute ame simple , sous prétexte de s’instruire , pouvoit sans s’en appercevoir avaler le poi- son de l’incrédulité ; celui où tout Sophiste et tout impie dévoient trouver des armes contre la religion. Les conjurés s’applaudissaient de ce