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ductions de son art, la grâce câline et l’attirance de toute sa personne.

Sa physionomie très mobile, son geste gracieux, soulignent, avec une infinie variété d’expression, la pensée et l’inspiration des grands maîtres qu’elle interprète.

C’est dans le « Home sweet Home » et « The last Rose of Summer, » romances qu’on a couvertes d’acclamations, que la diva a donné toute la mesure de sa virtuosité et de son goût artistique.

Deux compositions exquises de sentiment et de facture qui mettent la paix dans l’âme et des larmes dans les yeux.

Quelle carrière de triomphes et de fêtes que celle de la célèbre prima-donna ! depuis l’âge de huit ans, époque où elle débuta sur l’un des théâtres des États-Unis, et, sut se créer, même dès les premières auditions, un succès réel parmi les raffinés et les dilettanti, que sa voix, pleine de fraîcheur, avait ravis.

Que d’éclatantes victoires ont, depuis, marqué chacun de ses concerts !

Que d’admirations elle a soulevées dans tous les pays du monde !

J’ai fait, il y a quelques années, la connaissance d’un bon vieillard qui conservait, au fond de son cœur, le culte le plus touchant pour la brillante cantatrice.

Il était un de ces rares fervents de la musique qui trouvent dans l’art la consolation de leurs souffrances, le remède aux désenchantements de la vie.

Et quelle triste vie que la sienne ! Des malheurs avaient amené un regrettable scission entre sa famille et lui, et l’avaient laissé dans le plus grand isolement, séparé de tous ces êtres chers qui devraient être nos compagnons de route jusqu’à la fin de notre pèlerinage.

Il ne nous appartient pas de juger de quel côté sont