d’abord, je le sais, moi. Ce sont les visites du jour de l’an.
Avec quelles anxiétés ce premier jour de l’année n’est-il pas attendu de tout le monde. Les femmes se demandent :
— La couturière fera-t-elle défaut ? Aurons-nous beaucoup de visiteurs ?
Les hommes, eux, disent aussi quelque chose, en faisant le nœud de leur cravate et en boutonnant leurs gants, mais je me garderai bien de l’écrire.
Jetez-moi la pierre, si vous voulez, chères lectrices, mais, le premier janvier, je plains sincèrement les hommes de la tâche qui les attend. Car, voyez-vous, quelque efforts que l’on fasse, on ne peut enlever ce je ne sais quoi d’intimidant qui fait le caractère des visites du jour de l’an.
Quels souhaits adresser ? C’est le moment de regretter la bonne salutation de jadis ;
— Une bonne et heureuse année et le Paradis à la fin de vos jours !
Ce serait toujours autant de dit et pendant ce temps peut-être un autre visiteur viendrait vous délivrer.
Quelle conversation tenir pendant les quelques minutes que vous êtes sur le gril ? C’est vrai qu’il y a toujours l’inépuisable sujet de la température. Cette année fort heureusement, elle est exceptionnelle et prêtera des remarques de ce genre :
— Quel temps avons-nous ! Quelle pluie il a fait hier, la semaine dernière, à Noël, etc.
Et ces messieurs partent mécontents d’eux-mêmes, mécontents de leurs hôtesses, répéter dans la maison voisine la même ritournelle.
L’année dernière, trois amis s’engagèrent solennellement à ne pas dire un mot de la température dans le cours des cent et trente-trois endroits où il leur fallait