Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La musique militaire y donne deux concerts par semaine, et on ne saurait imaginer rien de plus entraînant qu’un air de valse dans ces lieux enchanteurs, tandis que la foule, en habits de fête, défile lentement à travers les méandres de ces bosquets fleuris. Vous feriez comme moi, qui en ai presque pleuré.

Les édifices du Parlement (The Provincial Building) sont intéressants à plus d’un titre, et les portraits qui ornent leurs murailles constituent de vrais chefs-d’œuvre.

Il y a, entre autres, le portrait du roi Guillaume IV, oncle de la reine actuelle, offert par lui-même et dont il n’existe aucune copie. On n’en saurait trouver, dit-on, de plus beau en Angleterre ; il est de Venables, le célèbre artiste anglais. Nous voyons, de plus les portraits de George III et de la reine Charlotte, œuvre de Reynolds, ceux du roi Georges II et de la malheureuse Caroline de Brunswick, etc., etc.

Dans la bibliothèque, attenante à la chambre du conseil, se trouvent de vieux documents français concernant l’Acadie et les Acadiens.

Les murs et la voûte sont ornés de sculptures en stuc, dont on a perdu le secret, et qui remontent à 1811. On voit de plus une table massive et de vieux meubles, datant de 1749, qui ont appartenu à Cornwallis, le fondateur d’Halifax.

Le musée, mais c’est une horrible chambre au-dessus de l’hôtel des Postes, où les oiseaux empaillés, les animaux, les reptiles, les fossiles, se disputent les premières places. Aussi s’exhale-t-il de tous ces débris une odeur nauséabonde qui force les plus intrépides à ne pas braver trop longtemps cette atmosphère empestée.

Quelle ne fut pas ma surprise, en faisant le tour du musée, d’entendre parler français dans un coin de la grande salle. Car cette langue est tellement peu usitée à Halifax, que, si vous le parlez dans la rue, les gens s’arrêtent pour vous regarder.