Page:Barry - Chroniques du lundi, 1900.djvu/326

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bureau de son mari. Juste au moment, celui-ci descendait par un autre ascenseur, et, apercevant sa femme qui montait, il se mit en devoir d’aller la rejoindre.

Pendant ce temps, madame X., ayant trouvé la porte du bureau fermée, était immédiatement descendue. Rendue en bas, quelqu’un lui dit :

— Votre mari vient de monter. Je crois qu’il vous cherche.

Vite, madame X. s’empresse de reprendre le prochain ascenseur.

La grande cage électrique n’avait pas plutôt commencé son ascension que le mari arrivait en bas dans une autre. Il regarde autour de lui et demande au préposé du troisième ascenseur :

— Avez-vous vu ma femme ici ?

— Oui, monsieur, répondit l’autre, elle vient de monter.

Le mari reprit donc un autre ascenseur ; il venait à peine de disparaître que sa femme descendait par un deuxième.

— Votre mari est monté vous rejoindre, dit le préposé de l’ascenseur.

— J’espère qu’il va m’attendre cette fois-ci, pensa-t-elle. Et elle remonta de nouveau.

Une seconde après son mari redescendait.

— Ma femme est-elle descendue ? s’informa-t-il.

— Oui, lui répondit-on.

— C’est bien, je vais l’attendre ici.

Il attendit cinq minutes, et comme les hommes, vous le savez, n’ont guère de patience, il s’impatienta et remonta.

D’un autre côté, sa femme, ne le voyant pas venir, conclut qu’il était parti pour tout de bon et redescendit sur le premier palier comme il venait de le quitter.

On l’informa du fait.

— Je vais l’attendre, dit-elle, en commençant à arpenter le corridor de long en large.

Finalement, elle se décida à l’aller rejoindre en haut,