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Mais, revenant au sujet qui présentement m’occupe, je ne pourrai mieux terminer mes remarques qu’en répétant ce qu’une personne de Montréal me disait il y a quelque temps, au retour d’une promenade qu’elle venait de faire à New-York.

— Une des grandes différences entre notre ville et la métropole américaine, assurait-elle, c’est que, là-bas, on fait arrêter les chevaux pour laisser passer les dames, et qu’ici, ce sont les dames qui sont obligées de s’arrêter pour laisser passer les chevaux.


Lundi, 4 avril.

Il est des innocents, et des innocentes aussi, n’en doutez pas, qui ne se gênent en rien pour dire que, s’il y a quelque chose de facile au monde, c’est de faire une chronique.

Ah ! Il faut les entendre :

— Une chronique ? Attendez donc un peu : c’est simple comme bonjour. On prend du papier, de l’encre, une plume, oui, une plume, et l’on n’a qu’à écrire, écrire jusqu’à ce que l’on ait couvert des pages et des pages… et v’lan, la chronique est faite.

Ce n’est guère malin comme vous voyez.

C’est comme la recette pour faire un canon. On prend un trou et l’on met du bronze à l’entour. C’est pas plus difficile que ça.

Il ne reste plus qu’à le charger d’une poudre de l’invention de ces bonnes gens, et le tour est fait. Mais la décharge ne produit pas grands dégâts, j’en réponds.

Il y en a comme ça, bonté divine, qu’il y en a ! qui blâment pour le seul plaisir de trouver à redire, qui critiquent tout et ne précisent rien, qui conseillent sans cesse et ne suggèrent pas davantage.

Et quand vous hasardez pour votre défense, qu’à la