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Page:Barsalou - Ryno.pdf/41

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mobile et emporté ; ses cicatrices se fermaient, elle renaissait lentement à la paix comme un malade à la santé. Ce n’était pas non plus sans une sorte de charme douloureux qu’elle revenait vers le passé, qu’elle sondait d’une main ferme la profondeur de ses ennuis. Elle avait aimé Ryno d’une façon singulière, avec de terribles intermittences : aussi despotes l’un que l’autre, ils avaient passé leur vie à se disputer le sceptre de la puissance, et, comme il arrive toujours, à abuser de leur victoire. Fulvie, qui eût cédé à la douceur, se révoltait contre la volonté de son amant qui était souvent injuste, quoique l’aimant à sa manière avec une grande passion.

Comme dans toutes les natures complètes, il y avait deux femmes chez Fulvie : la première douce, tendre, délicate, pure ;