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Page:Barsalou - Ryno.pdf/77

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sait sans efforts et sans secousses, — comme arrive une chose longtemps mûrie, longtemps attendue. — J’ai reconnu dans ces bras qui m’entouraient les bras d’un maître juste et tendre, et une grande paix s’est faite en moi quand j’ai pris la résolution d’obéir et de me soumettre à sa loi. Loin de se révolter, mon orgueil s’est soudainement éteint, et j’ai pris la main de Daniel pour la porter à mes lèvres avec une humilité amoureuse… Ses yeux qui lisent dans le profond de mon esprit, ont deviné la portée de ce mouvement, et tout en m’attirant sur son cœur avec une tendresse sereine :

— Reste là toute ta vie, m’a-t-il dit, abandonne-toi à celui qui est assez fort pour te défendre contre tous… contre toi-même.

Je n’ai pas répondu, ma sœur, mais j’ai senti qu’il disait vrai. — Mon plus grand