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cur sans une explication

et enfin une suite de mémoires sur les mots les plus importants de la langue spéciale duBouddhisme , mémoires dont quelques - uns , comme ceuxqui s'adressent aux édits religieux du roi Bouddhiste Piya dasi ( Açoka ) , formeraient des volumes entiers . C'est donc , comme on peut le voir , une œuvre toute philologique

et cependant il en sort des conséquences de la plus hauteportée pour l'histoire , ainsi que le prouvera la suite de cet examen . En élucidant des mots avec la sagacité infaillible qu'on lui connaît , M. E. Burnouf constate des faits histo riques de la dernière importance , que la philologie seule pouvait découvrir et certifier . Son mémoire sur la langue des édits religieux de Piyadasi pourrait le démontrer de la manière la plus décisive . J'y reviendrai un peu plus loin .

Le Lotus de la bonne loi n'est pas précisément une his toire de la vie de Çakya-Mouni ou du Bouddha , comme le Lalitavistara , que M. Ed . Foucaux a traduit du tibétain et revu sur l'original sanscrit ; c'est le récit de quelques- unes de ses prédications , récit qui doit nous sembler trop sou vent extravagant et même absurde , mais qui , aux yeux des Bouddhistes , a l'autorité d'un livre saint , et même on peut dire révélé . Je tirerai de ces deux monuments , dus à des savants français , et de quelques autres , qu'ont publiés des savants étrangers , MM . Hodgson , Turnour , Schmidt , Csoma de Körös , etc. , une analyse fidèle de la morale et de la métaphysique du Bouddhisme ; et j'essaierai de faire comprendre les dogmes qui régissent depuis plus de vingt siècles la foi de trois cents millions de nos semblables . Mais auparavant je crois devoir m'arrêter quelques instants sur l'authenticité et la valeur historique des ouvrages bouddhiques , et sur la date approximative qu'on peut dès à présent assigner sans erreur à la grande réforme qui