Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Du bouddhisme.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 13 —

Ainsi, les travaux de Csoma de Körös, complétaient de la manière la plus heureuse et la plus inattendue ceux de M. Hodgson. La traduction tibétaine tout entière était un gage irréfutable de l’authenticité du texte sanscrit. Pour connaître désormais le Bouddhisme, on pouvait indiffé remment s’adresser, soit à la langue tibétaine, soit à la langue sanscrite ; seulement, cette dernière l’emporte sur l’autre de toute la supériorité de l’original à la copie. C’est ainsi que le Lotus de la bonne loi ( Saddharma pounda rika), que M. E. Burnouf traduisait sur le sanscrit, est en tibétain dans le septième volume du Kah-gyour, et que le Rgya tch’er rol pa, que M. Ph. E. Foucaux, interprétant le premier parmi nous un texte tibétain, a traduit du second volume du Kah-gyour, a pu être revu par lui sur le texte sanscrit du Lalitavistara, dont il n’est que l’exacte contre-épreuve.

Il n’est que faire d’insister pour que l’on comprenne combien est importante une telle concordance , qui s’est établie entre les livres religieux de ces deux peuples , comme jadis se sont faits aussi des échanges analogues entre les Grecs et les Arabes , qui traduisirent avec une égale ardeur les livres scientifiques de leurs maîtres .

A ce premier témoignage du tibétain contrôlant le san scrit, vinrent bientôt s’en ajouter d’autres. Sur les traces de Csoma, et avec le secours de ses ouvrages, M. Schmidt, de l’Académie de Saint-Pétersbourg, qui avait étendu la démonstration en traduisant des versions tibétaines de livres sanscrits, ainsi que l’a fait plus tard M. Ed. Foucaux, constatait, en outre, que les traductions mongoles re produisaient, comme les traductions tibétaines, les traités sanscrits du Népal ; et quelques-uns de ces ouvra ges, imprimés en Mongolie ou restés manuscrits, se retrouvent dans la belle collection dont M. Schilling de