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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Du bouddhisme.djvu/25

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quoique la mort l’ait arrêté dans ses desseins, il a cependant assez fait dans les deux volumes qu’il a consacrés au Bouddhisme indien, pour qu’on voie très-nettement la place essentielle que les Soûtras des Singhalais et leurs annales doivent occuper dans toutes ces questions.

Sans doute, cette seconde collection des Soûtras bouddhiques est faite pour soulever les problèmes les plus intéressants et les plus nombreux. Est-ce dans le sanscrit incorrect et plat du Népâl qu’a été recueillie primitive ment la parole du réformateur ? Est-ce en pâli, devenu plus tard la langue sacrée de l’île de Ceylan ? Est-ce plutôt dans un idiome populaire de l’Inde centrale[1] ? C’est ce que l’érudition aura plus tard à décider ; mais ces questions, si importantes à d’autres égards, ne sont rien pour le point que nous voulons mettre ici en lumière. Pour nous, la collection singhalaise ne fait que confirmer pleinement tout ce que nous ont appris les livres du Népâl. Elle nous expose sous d’autres formes, mais avec une entière identité, les principaux faits de la vie de Câkyamouni et les points les plus caractéristiques de sa doctrine[2].

Ajoutez que, par une autre analogie, qui peut être aussi féconde, les textes pâlis de Ceylan ont été traduits en birman, comme les Soûtras du Népal ont été traduits au nord en tibétain, et que selon toute apparence, ils l’ont même été encore dans la langue de quelques autres peuples au delà du Gange, à l’est. Ainsi les traductions birmanes, qu’avait souvent consultées M. E. Burnouf pour ses travaux,

  1. M. E. Burnouf, Introduction à l’histoire du Bouddhisme indien, p. 15 et 16.
  2. Ibid. p. 30, et aussi le Lotus de la bonne loi, p. 449 et 859.