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Foe Koue Ki de M. A. Rémusat, p. 41). Ce fait est consi gné comme les précédents dans les annales chinoises, et a été rappelé par M. Landresse, dans l’excellente préface qu’il a mise en tête du Foe Koue Ki de M. Abel Rémusat (page XXXVIII).

Ce que M. Stanislas Julien a fait pour le Lalitavistara de M. Ed. Foucaux, il l’a fait également pour le Lotus de la bonne loi de M. E. Burnouf. Il a constaté par les ou vrages des historiographes chinois que le Lotus avait été traduit trois fois en langue chinoise, et que la première traduction est de l’an 280 de notre ère. Mais à ce rensei gnement, l’historien qui le donne en ajoute un autre plus curieux encore. Il nous apprend que le Lotus de la bonne loi avait été composé dans l’Inde mille ans à peu près avant l’époque où il écrit lui-même ; et comme cette épo que qui correspond à celle de la dynastie des Thang peut s’étendre de l’an 618 à l’an 904, il s’ensuit que le Lotus de la bonne loi a dû être composé un siècle au moins, et quatre siècles peut-être, avant notre ère. M. E, Burnouf se proposait de discuter ces faits tout au long dans la pré face qu’il devait mettre à la traduction du Lotus. On ne saurait trop regretter ce travail, dont la mort nous a pri vés, comme de tant d’autres que méditait encore M. E. Burnouf ; mais ces faits réduits à eux seuls et sans les explications fécondes qu’ils lui auraient fournies, en disent assez. Les livres canoniques du Bouddhisme indien passent en Chine dès les premiers temps de l’ère chré tienne, et ils y deviennent l’objet d’un culte fervent et d’une adoration qui ne s’est point démentie, quelque peu justifiée qu’elle puisse nous paraître.

Je me borne à ces faits parmi ceux que pourraient nous fournir les annales chinoises. Ils nous intéressent plus particulièrement, puisqu’ils concernent les deux ouvrages