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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Du bouddhisme.djvu/40

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30 ce récit comprend une biographie tout entière (1). A côté de ces deux sources, qui suffisent déjà par elles seules, on doit puiser aussi dans les légendes presque innombrables que renferment, soit la collection du Népal au nord, soit la collection des Singhalais au sud, soit les immenses recueils des Tibétains et des Mongols, soit enfin les ou- vrages chinois. Le soul soin qu’il faille prendre et que jo prendrai ici, c’est de laisser de côté tout ce que la tradi- tion superstitieuse et même extravagante s’est permis d’ajouter aux faits qui composent le fond même du récit. Ces faits sont peu nombreux ; ils sont fort simples, et la raison la plus circonsnecte peut les accepter sans le plus léger scrupule. J’avoue qu’il serait impossible d’affirmer absolument qu’ils sont vrais ; mais comme ils sont parfai- tement vraisemblables, et qu’ils se trouvent répétés, sans d’ailleurs qu’on les copie, chez des peuples divers et fort éloignés les uns des autres, ce serait pousser le scepticismo au-delà dos bornes que de ne pas y donner foi, parce qu’ils ne seraient pas présentés dans les formes auxquelles nous au- tres européens et occidentaux nous sommes dès longtemps habitués. Sous la légende, dont je montrerai d’ailleurs les défauts et les puérilités, on peut retrouver assez sûre- ment l’histoire ; et, pour ma part, je ne fais pas difficulté de croire à la fidélité du tableau que je vais essayer de tracer. Chacun des incidents, même les plus minces, de cette existence mémorable, ont été consacrés par la piété des fidèles, et il n’est pas un scul de ces incidents qui n’ait laissé des traces profondes, soit dans des monuments, soit dans des livros, dont le nombre est à peu près incalculable. (1) Voir dans l’analyse de Csoma do Koros, Asiastic Resear- ches, t. XX, p. 309 et suiv., et dans le Rgya tch’er rol pa do M. Ed. Foucaux, t. II, p. 417 et suiv., lo récit de la mort de Çakyamouni.